Entretien avec la Petite Vague

je suis les collections de marine Serre, qui est un peu la reine de l’upcycling en France

Vous retrouverez ci-dessous, l’interview de la créatrice de “La petite Vague” que j’ai eu la chance d’interviewer pendant 45 min. Bonne lecture à tous.

Si tu devais te décrire, en quelques mots? 

“Je vais un peu dans tous les sens, j’aime travailler à fond et foncer tête baissée dans mes projets. D’ailleurs j’ai toujours plein d’idées.” 

Penses-tu que foncer sans se poser de question est une qualité ou un défaut ?

“Je dirais que c’est une qualité et un défaut. Quand j’ai une idée, je me lance à fond dessus.” 

Penses-tu que cette dynamique de fonceuse t’as permis de réaliser tes projets ?

“Oui bien sûr, je n’avais pas du tout peur de me lancer. Je me disais que je n’avais rien à perdre et que je voulais être autonome.  Je ne me voyais pas faire que des études parce que j’avais aussi envie de faire des choses de mes mains. La voie de l’indépendance était la seule voie dans laquelle je me sentais à ma place et donc, je ne me voyais pas faire autre chose.”


Quel a d’ailleurs été ton parcours en études supérieures?

“J’ai eu un Bac ES et actuellement je suis en CAP couture.”

Comment t’es venue l’idée de créer la marque “La petite Vague” ainsi que des vêtements upcyclés? 

“J’étais dans un lycée sur l’île d’Oléron et il y avait une friperie où tout était à un euro. J’ai commencé à m’amuser avec les vêtements, en essayant d’assembler différentes pièces . Puis dans cette boutique il y avait une dame qui faisait de l’Upcycling pour qui on avait défilé pendant quelques temps. À force de chiner des pièces je m’étais dit qu’en les modifiant un peu elles seraient encore mieux. C’est comme ça que j’ai commencé à faire de l’upcycling.”

Quelles sont tes différentes inspirations ?

“J’adore la musique, j’écoute beaucoup de funk. J’écoute surtout de la musique pendant que je créé, du coup j’ai besoin de choses assez colorées, assez fun, assez originales.

Au niveau des créateurs, j’aime bien Chopova Lowena qui fait beaucoup de Mix and Match, avec des jupes ou des kilts à carreaux, par exemple. 

Sinon je suis aussi beaucoup les influences mode éthique sur Instagram comme Ruby Pigeon qui a créé sa marque d'upcycling. 

Bien sûr je suis aussi les collections de Marine Serre, Qui est un peu la reine de l’upcycling en France. Je trouve intéressant qu’une grande marque de luxe comme celle-ci propose à chaque fois des pièces Upcyclées pour chaque collection.

Quel est ton processus créatif, comment tu trouves tes idées ?

“En ce moment je me demande surtout ce que j’ai envie de raconter comme histoire. Du coup j’essaye de trouver un thème et d’ailleurs le prochain thème de la collection sera « à découvert ». À travers ce thème je vais mettre en avant comment le fait de contrôler son image et de s’exposer a aiguisé un culte de la personnalité très fort. L’objectif est de trouver des pièces pour la prochaine collection qui vont dans ce sens en permettant de jouer avec la transparence des tissus.

J’essaye toujours d’associer un propos à une collection. Ce qui va m’amener à réfléchir à une gamme de matière en cohérence, faire des croquis et chercher quelques inspirations sur internet. Mon but n’est pas du tout de copier mais de m’inspirer, et de le réaliser, de le faire à ma manière. Il faudra aussi s’adapter à la matière trouvée et récupérée. Les idées naîtront aussi de mes trouvailles. 

Souvent je m’amuse devant le miroir à essayer différents vêtements et j’aime les porter différemment de la façon dont on les porte habituellement.”

Quand tu vas chiner de nouvelles pièces, as-tu déjà une idée de ce que tu cherches? 

“J’ai déjà une idée des pièces dont j’aurais besoin, pour éviter de trop m’éparpiller. Il m’arrive souvent d’être surprise et de trouver de très belles pièces pour moi que je ne cherchais pas et finalement ça me donne des idées pour créer des nouvelles tenues.”

Pour la création de nouvelles pièces, est-ce toi qui fabrique tout (toi-même)?

“Je fabrique tout moi-même, c’est aussi pour ça que ça prend beaucoup de temps et que je fais peu de collections. Je n’ai pas encore les moyens d’engager des salariés mais de temps en temps j’ai des stagiaires qui me donnent un coup de main. De plus, comme je suis en formation en ce moment je ne peux plus avoir de stagiaire.”

Quelle partie du métier de créatrice préfères-tu ? 

“J’adore aller chiner des fringues, avoir pleins d’idées et j’avoue que la couture n’est pas la partie que je préfère. La couture c’est assez laborieux, c’est un savoir-faire très complexe qui demande beaucoup de travail et d’apprentissage.

J’aime les moments de shooting parce que je m’amuse beaucoup à faire les photos. En résumé, paradoxalement j’aime tout sauf la couture.”

Quel a été le déclic pour te lancer ? 

“Ma mère a une galerie d’art dans laquelle des artisans ont leur atelier. Il se trouve qu’un ami de ma mère devait faire un défilé dans la galerie et malheureusement il a annulé. Du coup ma mère m’a proposé de faire le défilé à sa place alors que je n’avais jamais cousu de ma vie. Je me suis lancée et j’ai fabriqué quelques pièces. Il y a quelques pièces que je pourrais encore porter aujourd’hui. J'avais fait des kimonos transparents avec une ligne dorée sur l’arrière et j'étais plutôt fière de moi. J’ai fait une vente le soir même et ça m'a motivé pour en faire d’autres. Je trouvais ça génial de pouvoir vendre quelque chose que j’avais fabriqué, et c’est donc comme ça que j’ai commencé. 

J’ai une famille d’entrepreneurs, et ça m’a beaucoup aidé. Cela m’a permis de ne pas me mettre de limite et de me dire que c’était possible. J’ai été élevé dans l’idée qu’il était important de faire un métier que l’on aime.”

Où peut-on trouver tes vêtements pour les acheter ?

“J’ai un site Internet mais il n'est pas encore optimisé. Du coup je fais surtout des ventes pendant les marchés de créateurs. D’ailleurs on a monté un collectif à Toulouse de créatrices de mode éthique qui s’appelle « les Patronnes ». On créer nos propres événements et on participe aussi à d’autres. J’ouvre aussi mon atelier une fois tous les mois ou tous les deux mois. Cela me permet de montrer les nouvelles collections et permettre aux gens d’acheter sur le même temps.”

Où se trouve ton atelier ?

“Mon atelier se trouve juste au-dessus d’un bar et appartient au propriétaire du bar. Je me suis installée ici pendant le confinement comme tout était bloqué. Il m’avait proposé de m’installer au-dessus du bar dans un appartement qui n’était pas utilisé. Je l’ai donc aménagé et j’y ai installé mon atelier. L’avantage c’est que je loue l’appartement pour pas très cher.”

Comment imagines-tu la marque dans cinq ans ?

“J’espère que d’ici là j’aurai quelques points de vente dans les grandes villes de France. J’aimerais bien avoir au moins une boutique à Paris, et j’aimerais voir les influenceuses porter mes tenues (pas parce que je leur demande mais parce qu’elles aiment la marque).  J’espère pouvoir faire des pop-up ailleurs que dans mon atelier et ce, uniquement avec ma marque. J’ai aussi pour projet de lancer des stages d’Upcycling une fois par mois et à terme, je souhaiterais que l’atelier devienne un labo d’Upcycling pour aider les personnes à créer. 

Je m’imagine bien créer des événements comme par exemple des sortes de “compétitions” pour lesquelles il faudrait aller chiner et modifier les pièces trouvées. 

D’ici 5 ans, l’idéal serait que j’ai au moins une ou deux couturières pour m’aider, ainsi que des personnes responsables de la création de contenu.”

Avec quelle personnalité souhaiterais-tu collaborer pour représenter “ La petite Vague”?

“J’aimerais bien faire des Collab avec la marque Resap Paris et Kitesy Martin qui fait lui, surtout des bijoux. À mon niveau actuel, je n’oserais pas encore passer le pas de leur demander. Je préfère travailler à fond sur mon projet afin que j’en sois fière. Puis ensuite, me sentir assez légitime pour leur demander.

Dans quelque temps j’aurai 2 collaborations avec des artistes (l’un peint, l’autre créer des bijoux) qui certes ne sont pas encore très connus mais qui, ont beaucoup de potentiel. Pour l’instant je préfère viser petit pour trouver et créer de l’entraide avec les petits pour dans un second temps venir jouer dans la cour des grands.”

Question carte blanche? 

“Je pense qu’il est important que la mode reste accessible à tous. Je ne parle pas forcément des prix mais surtout en ce qui concerne la taille des vêtements, et que celle-ci représente la population générale.

Dans chacune de mes collections, il est important pour moi de proposer un large éventail de tailles.”

Merci à toi pour cet échange fort intéressant.

Vous pouvez retrouver “La Petite Vague” sur :

Instagram : @lapetitevague

Sur son site internet : lapetitevague.fr









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